Accusé, levez-vous : le Climat sur le banc des (faux) coupables !

  Avouons-le, c'est devenu notre joker universel. La télécommande qui ne répond plus ? Le chien qui a mangé vos devoirs ? Votre belle-mère qui débarque à l'improviste avec sa recette de gratin dauphinois qui sent le réchauffé ? Pas de panique, la réponse est toute trouvée : "C'est la faute au dérèglement climatique !" Ah, ce bon vieux climat. Il est devenu le bouc émissaire parfait, l'excuse à tout faire, le paillasson sur lequel on essuie toutes nos petites et grandes misères quotidiennes. Un rhume en plein été ? Le climat ! Une panne de réseau ? Encore lui ! Soyons honnêtes, c'est tellement plus simple de pointer du doigt une entité vaste, complexe et un peu floue plutôt que de se regarder dans le miroir. Votre potager ressemble à un champ de bataille après une averse ? "Oh, ce fichu dérèglement, les pluies sont devenues anarchiques !" Et si, juste un instant, on considérait que l'orage existe depuis la nuit des temps et que planter des tomates en plein milieu d'une zone inondable n'était peut-être pas l'idée du siècle ? Car oui, amis terriens, il est temps de briser un tabou : les phénomènes naturels existaient bien avant que nos arrière-grands-parents ne décident d'inventer la voiture, le micro-ondes et les chaussettes sandales. Les volcans crachaient leur lave, les tsunamis balayaient les côtes, les inondations submergeaient les plaines, et les canicules faisaient suer nos ancêtres qui n'avaient ni ventilateur, ni piscine, ni l'excuse toute prête du "dérèglement". Imaginez un peu la tête d'un homme des cavernes expliquant à sa tribu que le mammouth s'est enfui à cause du dérèglement climatique. Il aurait probablement fini en festin lui-même ! Et si c'était nous les vrais dérégulateurs ? Non, l'idée ici n'est pas de nier les défis environnementaux colossaux auxquels nous sommes confrontés – ce serait d'une naïveté déconcertante. Mais plutôt de suggérer que parfois, juste parfois, le problème ne vient pas d'un système climatique soudainement devenu fou, mais plutôt de notre propre comportement légèrement… déréglé. Est-ce vraiment le climat qui nous pousse à laisser la lumière allumée dans une pièce vide, à commander des produits du bout du monde qui ont fait le tour de la planète en avion-cargo, ou à jeter des objets encore utilisables pour le simple plaisir d'en avoir un nouveau ? Est-ce le climat qui a inventé les réunions qui auraient pu être un e-mail, la surconsommation, ou l'incapacité à retrouver ses clés alors qu'elles sont dans votre main ? Peut-être que, juste peut-être, avant d'accuser Dame Nature de tous nos maux, on pourrait faire un petit inventaire de nos propres actions. Après tout, les catastrophes naturelles, aussi impressionnantes soient-elles, font partie de l'histoire de notre planète. C'est quand elles rencontrent des infrastructures mal adaptées, des populations vulnérables et des décisions humaines imprudentes qu'elles deviennent de véritables désastres. Alors la prochaine fois que vous accuserez le climat pour votre mauvaise humeur matinale, votre connexion internet capricieuse ou la cuisson ratée de vos pâtes, prenez une grande inspiration. Et si, pour une fois, on se demandait si ce n'était pas plutôt nous, les véritables perturbateurs de l'ordre cosmique ? Avec nos petites habitudes et notre tendance à vouloir tout contrôler.


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