Il était une fois un blog qui se prenait pour un paradis de la libre expression... et qui était en fait l'antichambre du silence.
Dans le vaste et merveilleux monde d'Internet, où foisonnent les plateformes dédiées à l'échange d'idées, il en est une qui se démarque… mais pas forcément pour les raisons que l'on imagine. Laissez-moi vous conter l'histoire du blog "La Voix des Muselés" (toute ressemblance avec des blogs existants serait purement fortuite, bien entendu). Ce blog, mes amis, clamait haut et fort être le bastion ultime de la libre expression, le phare de la pensée débridée, l'agora numérique où toutes les opinions, même les plus farfelues, étaient accueillies à bras ouverts.
Ah, la belle promesse ! On imaginait déjà des débats enflammés, mais respectueux, des arguments qui fusent, des idées qui s'entrechoquent pour mieux forger la vérité. Sauf que, comme souvent, la réalité est venue piétiner allègrement l'idéal. Dès les premières tentatives de s'exprimer au-delà des sentiers battus, on comprenait rapidement que "La Voix des Muselés" était en fait une cage dorée, mais une cage tout de même.
Un commentaire un peu trop audacieux sur le dernier article ? Supprimé. Une question qui dévie du dogme établi par l'administrateur ? Censurée. Une opinion qui ne cadre pas parfaitement avec la ligne éditoriale (non avouée, bien sûr) ? L'utilisateur se retrouvait subitement banni, son compte s'évaporant comme par magie dans les limbes du cyberespace. On se demandait alors si le nom du blog n'était pas finalement une prophétie autoréalisatrice.
Le pire, c'est l'hypocrisie de la situation. On vous invitait à "contribuer au débat", à "partager votre vision", pour finalement découvrir que le seul débat toléré était celui qui validait la pensée unique du maître des lieux. C'était un peu comme participer à un concours de chant où seul le jury a le droit de chanter. On ne savait plus s'il fallait rire ou pleurer face à tant d'aplomb.
Alors, la prochaine fois que vous tomberez sur un blog qui vous promet la lune en matière de libre expression, prenez le temps de gratter le vernis. Vous pourriez bien découvrir que sous la façade démocratique se cache en réalité un petit royaume où la seule liberté qui règne est celle de son souverain. Et dans ce cas, "La Voix des Muselés" aura bien mérité son nom.
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