La Malédiction du Rond-Point : Quand le Macadam tourne à la farce tragique ?


STOP ! (Sauf si vous êtes déjà sur l'anneau)

Ah, le rond-point… Notre emblème national, le nouveau béret de la France, l'œuvre d'art urbaine où l'on est censé contempler la statue d'un épi de maïs géant ou une girouette rouillée, tout en jouant à la roulette russe avec la priorité. Il faut l'avouer, nos urbanistes semblent avoir signé un pacte secret avec le Dieu des Cercles : à chaque fois qu'un carrefour réclame désespérément un simple feu rouge (juste un, pour que le piéton traverse en un seul morceau, et la voiture en une seule carrosserie !), on nous sert un nouveau giratoire.

Certes, le rond-point fluidifie, paraît-il. Mais pour qui ? Les véhicules qui y pénètrent à 60 km/h sans clignotant, transformant le "céder le passage" en "prendre la tangente" ? Quant au piéton, il se retrouve à devoir sprinter entre deux vagues de métal, se demandant si la meilleure solution n'est pas de camper sur l'îlot central avec les gilets jaunes et d'attendre la fin du trafic, ou la retraite.

Franchement, voir une municipalité dépenser le budget d'un petit village en rocades de galets et en sculptures abstraites qui ressemblent à une erreur d'empilement de pneus, alors qu'un simple feu tricolore aurait réglé le problème de sécurité, c'est à se demander si la devise n'est pas passée de "Liberté, Égalité, Fraternité" à "Circulaire, Inégalitaire, et Priez pour le piéton".

Vivement le jour où l'on construira un rond-point… autour d'un feu rouge. Afin d'avoir le meilleur (et le pire) des deux mondes !

Commentaires